Forum mondial de l’eau : “Pourquoi meurt-on encore du choléra aujourd’hui : quelles solutions pratiques à apporter?”

A l’occasion du sixième forum mondial de l’eau, une conférence sur la maladie du choléra s’est déroulée le mardi 13 mars au Palais de l’Europe au sein du Parc Chanot. Les intervenants ont exposé les stratégies et actions mis en place dans plusieurs pays touchés par la maladie.

Le choléra est une maladie qui a pour vecteur principal l’eau. Idéalement, le but est de garantir l’assainissement de l’eau afin de pouvoir éradiquer la maladie. Le traitement de la totalité du réseau d’eau étant dépendant du contexte politique, économique et social du pays, cette démarche s’avère difficile et très longue à mettre en œuvre. D’autres solutions plus réalistes sont néanmoins possibles.

Plusieurs intervenants ont présenté leurs actions et stratégies au cours de la conférence
Plusieurs intervenants ont présenté leurs actions et stratégies au cours de la conférence

De manière générale, les actions pour lutter contre le choléra sont distinguées en deux groupes : les actions « boucliers », qui correspondent à une démarche de prévention, et les actions « coup de poing », correspondant à des réactions d’urgence où la réponse et l’intervention doivent être rapides afin de limiter l’expansion de l’épidémie.

En République Démocratique du Congo, la stratégie est de renforcer la prévention, la surveillance de l’épidémie, et l’amélioration de l’intervention en cas d’urgence. Pour ce faire, les experts ont effectué un travail épidémiologique fondé sur l’élaboration d’une cartographie en temps réel de diffusion de l’épidémie, permettant alors de définir les zones prioritaires d’intervention. S’en suit un travail de codification de la ville afin d’identifier les quartiers à risque, pour assurer une meilleure desserte en cas d’épidémie. Les résultats semblent être concluants : le nombre de cas de choléra a drastiquement diminué depuis 2000.

Dans le bassin du lac Tchad, les études sont de trois types : l’étude épidémiologique, qui cherche à situer l’épidémie sur un plan spatio-temporel ; l’étude anthropologique, qui s’attache à identifier les pratiques de la population ; et l’étude microbiologique, où s’effectue un traçage de la souche.

Le cas du Rwanda donne un aperçu des actions concrètes pour enrayer la maladie : la construction de puits, la réhabilitation de sources et rivières, la formation des usagers et des professeurs, la distribution des kits d’hygiène et la diffusion de spots radios pour sensibiliser la population. La prévention passe également par le traitement de l’eau domestique par la distribution de cachets de chlore, qui doit donc inclure la formation des utilisateurs.

La question de l’hygiène sanitaire est aussi soulevée. La bactérie du choléra, qui se retrouve aussi dans les matières fécales, peut être ingéré involontairement par la population. Les toilettes inexistantes dans de nombreux pays entraine la dissémination des selles et donc les bactéries à l’origine du choléra dans la nature.

Le dernier point abordé est fondé sur la responsabilisation de la population. Les soutiens extérieurs doivent permettre à la communauté de se positionner en tant qu’acteur et non plus en tant que victimes. Alors, la population saura trouver des solutions et assurer la continuité des efforts et des progrès, une fois que les soutiens extérieurs seront partis.

                                                                                                             Benjamin Gonthier