Covid et confinement oblige, la treizième édition du colloque du master ISME s’étant déroulé le jeudi 3 décembre 2020 s’est tenu en distanciel sur la plateforme Zoom ! Bien que différent dans son exécution technique, cet événement sur le thème de la santé des plantes, comme le dicte l’année international de l’ONU, n’en était pas moins riche d’interventions et de connaissances.

Encadré par Monsieur Rémi CHAPPAZ, responsable du master médiation en environnement et professeur à Aix-Marseille Université (AMU), et Madame Mariane DOMEIZEL, maître de conférence à AMU, chimiste de l’environnement et vice-présidente du partenariat développé avec la direction de développement durable d’AMU, ce colloque a permis d’aborder notamment le lien entre la santé des végétaux et la santé de l’Homme, mais aussi le développement économique et la protection de la biodiversité.
Les présentations
Partie 1 : Mieux comprendre les plantes (9h15)
Avant de découvrir comment leur santé peut impacter la notre, avant de penser de nouveaux moyens de lutte contre la faim dans le monde, avant d’apprendre comment cultiver notre jardin, il est important de connaître la plante, son fonctionnement, ses capacités et ses besoins.
- Le système immunitaire des plantes
Présenté par Pierre Abad, directeur de recherche INRAE au sein de l’Unité Mixte de Recherche 1355, Institut Sophia Agrobiotech, à Sophia-Antipolis.
Ses recherches portent sur l’étude du dialogue moléculaire entre la plante et un ver microscopique, appelé nématode à galles (Meloidogyne incognita) capable d’attaquer la quasi-totalité des plantes nourricières. Son intervention a porté sur les moyens de défense des plantes et leur rôle capital qu’ils jouent sur leur protection.
- La communication des plantes
Présentée par Catherine Fernandez, professeure des universités directrice de l’IMBE, recherches sur l’écologie fonctionnelle et l’écologie chimique.
L’objectif est d’étudier les interactions entre organismes et avec leur environnement, à travers une grande diversité de molécules. C’est ainsi qu’elle a traité du rôle des composés organiques volatils dans la communication chez les végétaux, mais aussi étonnamment, dans la lutte contre le réchauffement climatique
Partie 2 : Un sol sain pour des plantes saines (10h40)
Pilier de la vie du végétal, base de l’agriculture, couche la plus externe de la croute terrestre, cette seconde partie met à l’honneur les sols. En effet, ces derniers ont une importance majeure sur la santé des plantes. Ainsi, il est dévoilé par notre premier intervenant les besoins des végétaux via ce sol. Pour ce faire, il met tout d’abord en lumière le fonctionnement naturel des sols à travers leur biodiversité, leur microbiologie, les cycles biogéochimiques, etc. Toutes ces explications sont dévoilées à travers un parallèle sur le fonctionnement d’un sol à l’état naturel et un sol qui ont fait l’objet d’une exploitation agricole. Ensuite, lors d’une seconde intervention, il est mis en avant des méthodes d’agriculture durable prenant soin des sols et des plantes, c’est à dire des méthodes suivant les besoins des sols, d’adaptation au sol et intégrant la vie du sol notamment à travers des méthodes d’agriculture Bio.
- Qu’est-ce qu’un sol sain ? Le système naturel VS exploitation
Présenté par Emmanuel Bourguignon, Docteur en microbiologie des sols, consultant en microbiologie, écologie et agronomie du sol au (LAMS).
Emmanuel Bourguignon conseille notamment les vignerons, les agriculteurs, les terrains de golf, les jardins botaniques et les municipalités pour les aider à mettre en place des pratiques culturales pérennes qui respectent les sols, leur biodiversité, et l’environnement. C’est tout naturellement qu’il a présenté le rôle des plantes dans le bon fonctionnement d’un sol.
- Comment bien se servir des sols ? Vers une agriculture durable
Présenté par Mathieu Marguerie, Coordinateur Chargé de missions en production végétal Agribio 04 et Bio PACA.
Mathieu Marguerie participe à la structuration de filière, à la gestion de projet et bien sûr met en place des appuis techniques. Depuis 2018 il, coordinateur chez Agribio. Il a traité de l’enjeu d’une agriculture durable face aux enjeux du réchauffement climatique.
Partie 3 : Produire plus et mieux : pour une agriculture durable (14h)
L’agriculture intensive est source de nombreux problèmes, principalement pour l’environnement, car elle se base sur la monoculture qui favorise la propagation de maladies végétales et de ravageurs des cultures, et conduit donc à l’utilisation de pesticides dont la nocivité n’est plus à prouver. La santé humaine dépend donc en partie de la santé des végétaux. Au 21ème siècle, comment nourrir toujours plus d’êtres humains pour lutter contre la faim dans le monde ? Comment cultiver les plantes en limitant les impacts négatifs sur les écosystèmes tout en conservant le développement économique ? L’agriculture durable serait-elle la solution ?
- La durabilité : une réponse aux différents enjeux et défis de l’agriculture du XXIè siècle
Présentée par Virginie Mercier, Maitre de conférence à la faculté de droit et de science politique d’Aix-Marseille.
Virginie Mercier est maître de conférences HDR à la Faculté de Droit et Science politique d’Aix-Marseille Université, Directrice de l’Institut de Droit de l’Environnement et du Développement Durable. Elle se spécialise dans l’étude du droit des affaires dans le développement durable et a présenté les outils et lois mises en place pour un développement du secteur agro-alimentaire.
- Les recherches scientifiques sur les techniques agricoles durables
Présentée par Stéphane Jezequel, Ingénieur et Directeur Scientifique d’ARVALIS – institut du végétal pour la région Sud-Est.
Stéphane Jezequel est un ingénieur ARVALIS (institut du végétal) et est nommé depuis peu au poste de directeur scientifique d’ARVALIS, dans le domaine de l’agriculture de la conservation. Il a présenté l’état des recherches scientifiques pour le développement d’une agriculture durable.
Partie 4 : La santé des plantes dans un monde en pleine mutation (15h20)
Les plantes et leur santé jouent un rôle important dans les différents écosystèmes de nos régions. Mais face aux différents changements liés à des facteurs naturels ou anthropiques, certaines parties du « tout » que sont les écosystèmes ont du mal à s’adapter. Le fractionnement des habitats par l’urbanisation et les perturbations climatiques influencent le comportement de la faune et de la flore. Dans cette dernière partie du colloque, ce sont les pollinisateurs qui sont mis à l’honneur.
- Les pollinisateurs
Présenté par Benoit Geslin , Maître de conférence Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie Marine et Continentale (IMBE).
Benoit Geslin réalise des travaux de recherche en Écologie et en Écologie de la pollinisation, et il s’intéresse plus particulièrement aux abeilles sauvages et aux réseaux d’interactions qu’elles forment avec les plantes à fleurs. La pollinisation est donc capitale dans le rendement des cultures, ce qui était l’objet de son intervention.
un colloque ANIMé et ORGANISé par :
Chloé CHABAUD
Jean DER-GAZERIAN
Fanny EYCHENNE
Emily HENRY
Elisabeth HOLTZER
Timothée LOUIS
Laurène MICHEL
Alexandre POMAZANOFF
Marion SOLEILHET
