Forum Alternatif Mondial de l’Eau – or noir contre or bleu

Perenco, une compagnie pétrolière française exploitant le Parc National Naturel du Guatemala

Alors que le 6e Forum Mondial de l’Eau a lieu au Parc Chanot à Marseille, sa version alternative est organisée de l’autre côté de la ville au Dock des Suds. Ce Forum Alternatif Mondial de l’Eau, financièrement accessible à la majorité des citoyens revendique des solutions pour une gestion commune de l’eau, contre sa privatisation par les grandes compagnies.

Le public s’est réuni aujourd’hui jeudi 15 mars 2012 dans une petite salle pour débattre autour du sujet Or noir contre or bleu : résistances citoyennes face aux transnationales pétrolières. Un premier constat : les conférences, séparées en compartiments au milieu d’un grand hangar manquent nettement d’organisation et certaines interventions sont parfois inaudibles.

La séance commence avec un reportage sur l’exploitation de la plus grande zone humide du Guatemala, la Laguna del Tigre, par la société pétrolière française Perenco.

Par ses activités, cette entreprise contamine la seule source hydrique disponible pour les 6000 habitants des communautés environnantes. Soutenue par le gouvernement guatémaltèque, Perenco est très influente sur le territoire : des unités armées sont présentes pour protéger la zone et l’idéologie selon laquelle le pétrole est une énergie positive indispensable au développement du Guatemala est répandue dans les écoles du pays. Le gouvernement du Guatemala s’obstine à reconduire des projets pétroliers dans le pays au risque de contaminer des milliers d’hectares du Parc National Naturel de la Laguna del Tigre, au grand désespoir de la population rurale.

Après la diffusion de ce reportage poignant retraçant les pressions exercées sur les populations par le gouvernement et les sociétés privées, les réactions du public sont prévisibles : les questions fusent, l’intérêt est manifeste et l’indignation au rendez-vous. Mais est-ce bien là l’objectif d’un tel forum ? Interpeler des personnes déjà sensibilisées aux problématiques environnementales n’est-il pas trop aisé ?

 

Rebecca Bernat.