Reconnaissance nocturne de l’apron du Rhône

Mardi 20 mars 2012, huit étudiants du master Sciences de l’Environnement Terrestre (GEMA et Médiation en environnement) et  trois de leurs professeurs de l’Université Aix Marseille sont partis en reconnaissance nocturne de l’apron du Rhône (Zingel asper) dans le Buëch, un des affluents de la Durance. Ils ont été rejoints à Ribiers, dans les Hautes Alpes, par plusieurs représentants d’EDF, un garde de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), une chargée de mission Natura 2000 du Syndicat Mixte de Gestion Intercommunal du Buech (SMIGIBA) et une représentante du Conservatoire Rhône Alpes des Espaces Naturels (CREN).

Espèce Zingel asper identifiée dans le BuëchL’objectif de cette prospection consistait à comptabiliser les aprons présents dans la rivière du Buech afin de contrôler la reproduction de cette espèce de poissons « en danger critique d’extinction » selon la liste rouge (2009) des poissons d’eau douce en France métropolitaine et la liste rouge mondiale (2011) de l’UICN. Trois équipes formées d’étudiants et de professionnels ont pointé avec un GPS tous les aprons rencontrés en remontant dix km de rivière pendant environ trois heures, de la retenue de Sisteron jusqu’en amont du pont de Ribier.

Au total, 1250 aprons ont été identifiés sur cette distance, dont 90% de juvéniles (1 an) n’ayant pas atteint la maturité sexuelle. Une même exploration avait été menée en mars 2011 et seulement 80 de ces poissons avaient été recensés. En revanche, en septembre 2011, de nombreux jeunes aprons de moins d’un an ont été inventoriés. On suppose que la reproduction de l’apron du Rhône en mars 2011 n’a pas été perturbée par la crue du printemps qui n’est pas survenue cette année là et qui broie généralement les jeunes aprons. Cette hypothèse permettrait d’expliquer une telle différence entre le nombre d’aprons recensés en mars 2011 et 2012.

Ces études de suivi des populations de l’apron du Rhône sont financées par EDF qui a crée un piège à gravier pour prévenir le risque d’inondation à la confluence entre le Buëch et la Durance au niveau de Sisteron. Espèce menacée, l’apron est également l’un des sujets d’étude de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE) et sa préservation suscite l’intérêt des écologues et de la communauté scientifique.

 

Rebecca Bernat.